
Le convoi, accompagné par les ONG partenaires HEKS-EPER et CAP Tujitegemee, a été violemment intercepté. Selon des sources locales et des témoins, deux membres du personnel humanitaire ont été enlevés, tandis qu’un troisième, blessé, a été transféré d'urgence au centre médical du secteur Sud du Parc National des Virunga pour recevoir des soins.
Une tentative d'extorsion et des soupçons de complicité
Les circonstances de l’attaque pointent vers une tentative d’extorsion orchestrée par Philemon Nzamuye Kabaya, chef du groupement de Kisigari sous administration du M23/AFC. Celui-ci aurait exigé soit un véhicule de la part des humanitaires, soit le versement de 50 000 FC par ménage bénéficiaire, sous peine de représailles. L’attaque serait survenue alors que le chef local se trouvait à proximité des lieux, alimentant les soupçons d’une opération préméditée.
Certaines sources confidentielles dénoncent également la complicité présumée du commandant du centre de Rumangabo, identifié comme Sibomana, accusé d’avoir coordonné l’opération en connivence avec le chef de groupement.
Une violation du droit international humanitaire et un appel à la mobilisation
Cet incident survient dans un contexte de forte militarisation de la zone par les troupes du M23, qui encerclent le Parc des Virunga depuis plusieurs mois. L’espace humanitaire, déjà extrêmement restreint, devient ainsi de plus en plus inaccessible, mettant en péril des milliers de civils dépendants de l’aide humanitaire.
« L’interdiction d’accès aux populations civiles et les attaques ciblées contre le personnel humanitaire constituent une violation grave du droit international humanitaire », a réagi un expert des Nations Unies sous couvert d’anonymat.
Le Ministère des Droits Humains appelle à une mobilisation immédiate de la communauté internationale, en particulier du Conseil de sécurité des Nations Unies, afin que toute la lumière soit faite sur cet acte criminel, que les auteurs soient identifiés et traduits en justice, et que les otages soient libérés sans condition.
Dans une région où la neutralité humanitaire est de plus en plus bafouée, cette attaque marque un nouveau seuil dans l’inacceptable.